Quelle est la meilleure marque de Matcha en 2025 en France?

1. Origine géographique : un peu comme le bon vin

Les meilleurs matchas proviennent surtout du Japon (en tout cas je serai intéressée de trouver un bon matcha chinois, faîtes moi signe si vous en connaissez!), où des siècles de savoir-faire et des conditions climatiques idéales ont perfectionné sa culture.

La région d’Uji (Kyoto) est sans conteste la plus emblématique et la plus prestigieuse. Souvent considérée comme le berceau historique du matcha cérémonie (c’est là-bas qu’on a développé la méthode d’ombrage avec le Tana), Uji bénéficie d’un climat brumeux et de sols riches. C’est là que les méthodes traditionnelles de culture (comme l’ombrage des théiers, essentiel pour développer l’umami et la couleur vive) et de transformation sont les plus raffinées, donnant des matchas d’une qualité et d’une complexité aromatique inégalées.

D’autres régions japonaises sont également remarquables, comme Shizuoka (la plus grande région productrice de thé, offrant des matchas parfois plus robustes) et Kagoshima (reconnue pour ses pratiques innovantes et ses saveurs vives).

Attention aux « matchas » d’autres origines : Il est crucial d’éviter les matchas chinois, qui sont malheureusement trop souvent de simples thés verts en poudre. La raison est simple : ils ne sont généralement pas cultivés selon les méthodes traditionnelles japonaises d’ombrage (qui donnent la couleur et l’umami spécifiques au matcha) et ne sont pas moulus finement sur des meules de pierre, ce qui altère grandement la saveur et la texture.

2. Premières récoltes et temps d’ombrage

La période et la méthode de récolte sont des facteurs déterminants pour la qualité du matcha. Les feuilles destinées aux meilleurs matchas sont issues des premières récoltes du printemps (que l’on appelle Ichibancha). Généralement, on commence à ombrager les théiers fin avril et à la récolter en mai. C’est à ce moment précis que les feuilles sont les plus jeunes, les plus tendres et les plus riches en nutriments et en composés aromatiques :

• Augmentation de l’Umami et de la Douceur : Privées de lumière directe du soleil, les feuilles de thé produisent une quantité accrue de chlorophylle (d’où leur couleur verte intense) et, surtout, de L-théanine. C’est cet acide aminé qui confère au matcha sa saveur caractéristique d’umami (la « cinquième saveur », riche et savoureuse) et sa douceur naturelle, tout en atténuant l’amertume.
• Intensification de la couleur verte : L’ombrage force la plante à produire plus de chlorophylle, ce qui donne au matcha sa couleur verte jade et caractéristique. Un vert vif est un signe direct de qualité et de bonne pratique d’ombrage (et aussi d’un bon broyage, ce que l’on verra plus tard).
• Optimisation des nutriments : Ce processus permet également de maximiser la concentration en L-théanine.

Si la récolte est effectuée à la main, c’est un gage supplémentaire de qualité. La tradition voudrait que ça soit toujours le cas pour un matcha de haute qualité, néanmoins avec l’augmentation de la demande en matcha, c’est devenu de plus en plus rarissime. Les machines sont de plus en plus perfectionnées et reproduisent le mouvement manuel.

3. Broyé lentement à la meule de pierre pour ne pas s’oxyder

La méthode de broyage est un critère absolument fondamental pour la qualité d’un thé matcha. Les feuilles de thé (le Tencha est ce qui permet d’obtenir le matcha) doivent être réduites en poudre ultrafine, et cette étape cruciale doit s’effectuer lentement et traditionnellement, à l’aide de meules de pierre en granit.

Pourquoi la meule de pierre est-elle indispensable ?

• Risque de surchauffe : Contrairement aux broyeurs mécaniques modernes qui génèrent une chaleur excessive due à la friction, les meules de pierre tournent très lentement. Cette lenteur est essentielle pour éviter que le thé ne surchauffe. Une chaleur trop élevée altérerait les arômes délicats, détruirait les nutriments sensibles (comme les catéchines et la L-théanine) et oxyderait la poudre, lui faisant perdre sa couleur vive et sa fraîcheur.
• Préservation des nutriments et saveurs : Le broyage doux à la pierre permet de conserver intacte la structure cellulaire des feuilles et donc de préserver au maximum les saveurs umami, la douceur naturelle et tous les bienfaits pour la santé du matcha. C’est ce qui contribue à la richesse aromatique et à la profondeur gustative d’un matcha de qualité.
• Texture pour éviter les grumeaux : Le résultat de ce broyage lent est une poudre d’une finesse incomparable, presque veloutée au toucher. Cette texture soyeuse est cruciale pour obtenir une boisson sans grumeaux, facile à fouetter et avec une mousse onctueuse et persistante, caractéristique du matcha cérémonial.

Un matcha qui n’a pas été broyé à la meule de pierre risque d’être plus grossier, plus amer et de couleur terne. C’est un indicateur clé de sa qualité et de son authenticité.

4. La couleur : un bon indice qualité

La première chose qui frappe visuellement un matcha de qualité est sa couleur. Un matcha de très bonne qualité se reconnaît d’abord à sa couleur vert vif, presque électrique, tirant vers le vert jade ou le vert émeraude. C’est un indicateur visuel direct de sa pureté et de la qualité de sa culture.

Pourquoi cette teinte intense est-elle si importante ?

• Richesse en chlorophylle : Cette couleur est un signe évident de la richesse en chlorophylle. La chlorophylle est produite en grande quantité lorsque les théiers sont cultivés à l’ombre pendant plusieurs semaines avant la récolte.
• Indicateur de L-théanine et de nutriments : L’ombrage ne fait pas qu’intensifier la couleur ; il force aussi la plante à produire plus de L-théanine.
• Signe de fraîcheur : Une couleur vert vif est également un excellent indicateur de la fraîcheur du matcha. Un matcha qui a été mal stocké, exposé à l’air, à la lumière ou à la chaleur, ou qui est trop vieux s’oxyde rapidement.

Ainsi, si vous rencontrez un matcha à la couleur terne, jaune-vert ou marron, il est probable qu’il soit de qualité inférieure, qu’il ait été mal traité ou qu’il soit vieux. Notez toutefois qu’il existe des matcha de spécialité avec une couleur plus terne (notamment des matchas un peu fumé, comme certains cafés).

5. Le cultivar : La variété comme le vin

Tout comme le vin tire sa richesse des cépages de raisin, le matcha doit une grande partie de son caractère à ses cultivars (les variétés spécifiques de théier utilisées). Un matcha d’exception provient de cultivars bien définis comme Okumidori, Saemidori, ou Yabukita.

Chaque cultivar développe un profil aromatique et gustatif unique :

• Okumidori est souvent apprécié pour sa douceur et son équilibre.
• Saemidori est réputé pour sa couleur verte éclatante et son umami prononcé.
• Yabukita est le cultivar le plus courant et polyvalent, offrant un bon équilibre entre amertume et umami, avec des notes rafraîchissantes.

Pourquoi est-ce un signe de qualité ?

Si une marque de matcha indique clairement le ou les cultivars utilisés, c’est un excellent signe de transparence et de qualité supérieure. Cela démontre que le producteur maîtrise son produit de A à Z et ne se contente pas de mélanger des thés de diverses origines. C’est un indicateur fort que vous avez affaire à un vrai matcha d’origine contrôlée, et non à une simple poudre de thé vert générique sans caractéristiques distinctes. La connaissance du cultivar vous permet également d’affiner vos préférences et de choisir un matcha qui correspondra parfaitement à votre palais.

6. Transparence et qualité des terres : Un enjeu santé

Il y a une importance primordiale à prendre un matcha de bonne qualité car, contrairement aux thés infusés où les feuilles sont retirées, vous ingérez directement la feuille entière, réduite en poudre fine. Cela signifie que tout ce qui se trouve dans la feuille – bons nutriments, mais aussi d’éventuels résidus de pesticides – est consommé. Sauf que le thé a tendance a absorbé très facilement les pesticides. C’est pourquoi la qualité de la culture et la transparence du producteur jouent un rôle absolument crucial.

Pourquoi exiger la transparence ?

Malheureusement, de nombreuses marques ne fournissent aucune information claire sur leurs pratiques agricoles. Dans ce cas, comment savoir ce que vous consommez ? Pour garantir la pureté de votre matcha, voici les pistes à privilégier :

• Matcha certifié biologique (Bio) : C’est le moyen le plus simple et le plus direct d’assurer que votre matcha est cultivé sans pesticides, herbicides ou engrais chimiques de synthèse. La certification bio est un gage de respect de l’environnement et de votre santé.
• Producteurs transparents : Si un matcha n’est pas certifié bio, tournez-vous vers des producteurs qui communiquent activement et clairement sur leurs méthodes de culture. Ils devraient pouvoir vous expliquer en détail comment leurs thés sont cultivés, quels traitements sont utilisés (ou non), et pourquoi. Cette transparence, même sans label officiel, est un signe fort de confiance et d’engagement qualité.

Choisir un matcha dont vous connaissez l’origine et les pratiques de culture, c’est choisir de prendre soin de soi.